La préparation de la campagne EGEE 3
Une campagne océanographique de cette envergure se prépare des mois, voire des années à l’avance. Pour EGEE 3, les dossiers scientifiques de demande de campagne ont été préparés et soumis dès 2004 à la Commission nationale d’évaluation, qui regroupe des experts scientifiques de différents organismes nationaux, tels l’Ifremer, le CNRS, l’IRD, Météo-France, les Universités… Ces dossiers présentent toutes les caractéristiques du projet : objectifs et intérêt scientifique de la mission, opérations prévues (mesures, prélèvements, plongées,…), zone de travail, période si nécessaire, besoins en équipements scientifiques particuliers, effectif et composition de l'équipe scientifique, collaborations internationales, autorisations éventuelles à demander pour travailler dans les eaux de pays étrangers, etc.
Après son acceptation, un dossier de demande de temps navire a été soumis à la Commission de la flotte nationale (également constituée d’experts de différents organismes impliqués dans la gestion de la flotte sous la gestion de l’Ifremer et du Groupement d’intérêt économique Genavir) ; cette commission a évalué la faisabilité du projet et la disponibilité d’un navire de la flotte nationale (qui, pour une telle expérience ne pouvait être que l’Atalante ou le Thalassa).
Une fois cette étape passée, il faut commencer à organiser la campagne elle-même, et surtout obtenir des fonds pour la réaliser et s’assurer d’avoir les instruments scientifiques adaptés, en état optimal de fonctionnement. Cela nécessite de soumettre des dossiers scientifiques auprès des programmes nationaux pour obtenir un soutien financier.
La préparation du matériel scientifique peut dans certains cas prendre un an, notamment dans le cas des appareils de mesures météo qu’il faut adapter à la structure du navire. Chaque équipe embarquée prépare son propre matériel : ordinateurs, appareils d'analyse en laboratoire, sondes et capteurs, bouteilles de prélèvement, outillage, pièces de rechange et équipement électronique, etc. Cette préparation doit être très soigneuse car tout doit être prévu pour faire face à d'éventuels problèmes, pannes ou avaries, sans perte de temps ou de données scientifiques ; l'expérience du travail à la mer est donc un sérieux atout.
Enfin, quelques mois avant la campagne (dans le cas de celle-ci, vers fin 2005), il faut commencer à organiser la logistique de la mission, c’est-à-dire l’expédition du matériel (choisir un transitaire notamment), et les voyages des scientifiques embarqués. Pour EGEE 3, nous avons eu la chance de bénéficier d’une aide efficace d’une cellule opérationnelle basée à Cotonou dans le cadre d’AMMA, qui a fait le lien sur place entre les transitaires expéditieurs et le transitaire de Cotonou, de centraliser les informations et organiser l’arrivée sur place des scientifiques. Sans compter sur l’aide particulièrement efficace d’une partie du personnel administratif du Centre IRD de Bretagne qui a consacré beaucoup de temps à faire le lien avec les transitaires pour les expéditions du matériel à partir de Brest et à contacter les scientifiques et centraliser au mieux les informations pour les réservations d’avion des scientifiques au départ de France.
Dans le calendrier du N/O Atalante, EGEE 3 fait suite à une campagne de géophysique dans l'océan Indien : le matériel utilisé n'a donc pas été chargé sur le bateau lui-même, mais mis en conteneurs et transporté par cargo vers Cotonou, point de départ de la campagne, que le navire a rejoint depuis l'île Maurice. La présence de l'IRD au Bénin permet de disposer d'un appui logistique et administratif pour toutes les formalités de réception et de dédouanement du matériel avant son embarquement sur l'Atalante. Le chef de mission arrive quelques jours avant le début de la campagne pour effectuer ces démarches. Le reste de l'équipe scientifique arrive ensuite.
Les photos de l'embarquement du matériel en conteneurs (cliquer sur une image pour l'agrandir) :
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