IRD Bretagne - EGEE 2

Cette page présente de façon succincte quelques-uns des premiers résultats transmis par l'équipe scientifique au fur et à mesure du déroulement de la campagne.

De la surface à 1100 mètres de profondeur, la figure présente les mesures des deux composantes du courant : zonale (en rouge, valeurs positives vers l'est) et méridienne (en vert, valeurs positives vers le nord). Ce profil de courant obtenu à 0°N-0°E montre très clairement la présence du sous courant équatorial vers 80 m, avec une vitesse vers l'est de plus de 50cm/s.

Les profils obtenus avec la CTD indiquent, pour la première fois dans cette zone, la présence d’une "barrière de sel" assez marquée entre la surface et 100 m. Pour résumer schématiquement, ce phénomène se produit lorsque la couche homogène en température (courbe bleue) est séparée en deux couches de salinité différente (courbe rouge). Comme la température et la salinité sont les deux paramètres principaux qui déterminent la densité de l’eau de mer, cela engendre des différences de densité selon la verticale qui vont conditionner les mélanges dans les couches supérieures. Généralement on considère la couche de mélange comme une couche homogène en température ; or dans les tropiques, où les précipitations et les décharges des fleuves sont intenses, la salinité joue un rôle fondamental (les profils de turbulence suggèrent également des mélanges en température et salinité très intenses jusqu’à 200 m : serait-ce un scoop ?) De même, le profil de fluorimétrie (courbe verte) montre deux pics très marqués, un à la base de la couche dessalée vers 40 m, et un à la base de la couche isotherme, vers 100 m, corroborant cette structure (le capteur de fluorimétrie est monté sur la bathysonde. Il permet de faire des mesures associées au contenu en chlorophylle, donc directement corrélées à la production primaire, autrement dit le phytoplancton).

Variations de température, salinité et chlorophylle dans la couche de surface
Cliquez sur l'image pour afficher le profil entier jusqu'à 1000 m

La coupe de courants, de la surface à 300 m de profondeur, le long de la radiale 10°W est obtenue à partir des mesures de courantomètres à effet Doppler disposés sur le châssis de la bathysonde, effectuées pendant les profils CTD.

En haut, la composante zonale (positive de l’ouest vers l’est) et en bas la méridienne (positive du sud vers le nord), et les positions des stations sont indiquées par leur indice et les croix rouges. On peut déjà voir certaines choses intéressantes :

1) confirmation d’un courant en surface vers le nord entre 6°S et 2°S, qui nous a un peu aidé.
2) présence du Sous Courant Equatorial, situé centré vers 1°S avec un maximum d’intensité vers l’est supérieur à 50cm/s (1 nœud!) entre 50 et 100m de profondeur.
3) présence du Sous Courant Equatorial Sud, situé entre 5°S et 6°S et entre 100 et 250m de profondeur, avec des intensités de courant vers l’est de plus de 30 cm/s.
4) présence d’un faible Contre Courant Equatorial Sud, avec des vitesses vers l’est inférieures à 10 cm/s, entre 9°S et 7°S. Ce courant est séparé en deux selon la verticale, car on observe (et c’est «classique») une séparation vers 100m de profondeur…

Voilà ! On a donc de quoi faire… mais ces résultats ne sont pas définitifs et nécessitent encore des petits traitements. Inutile de les utiliser donc tels quels et merci de laisser à leurs "auteurs" l'exclusivité de leur interprétation !

Les différences de courant entre ces deux campagnes sont très notables. Dans la partie nord du Golfe de Guinée, tandis que les courants étaient en juin assez "chaotiques" avec des courants successivement vers l’est ou vers l’ouest, les courants sont essentiellement vers l’est en septembre, ce qui est la signature d’un courant de Guinée particulièrement développé et intense. Le maximum vers l’est observé à 10°W était centré à l’équateur en juin, mais n’est plus apparent en septembre, ce qui est la signature d’un Sous Courant Equatorial beaucoup plus proche de la surface en juin. En effet, en juin, son noyau (maximum de vitesse vers l’est) était situé vers 40-50 m de profondeur alors qu’il y a 7 jours, il était plutôt situé vers 80-90 m…

Le Sous Courant Equatorial s’écoule le long de l’équateur des côtes d’amériques vers l’Afrique ; il est bien visible sur la figure ci-dessous : la plage rouge-orangée vers 80 m de profondeur entre 1°S et 1°N. Sa vitesse atteint 1,5 nœuds.

Ce courant est bien visualisé sur la carte ci-dessous. Elle représente la vitesse moyenne entre 80 et 120 m de profondeur.

Les courants au large de Sao Tomé (28 septembre)

Au large de Sao Tomé, le Sous Courant Equatorial subit fortement l'influence de l'île. Il est bien visible à l'ouest de l'ïle le long de l'équateur (portant vers l'est), alors que le courant est faible et orienté vers l'ouest à l'est de l'île.

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La coupe de courant mesuré avec le LADCP le long de l’équateur entre 8°45’E (les côtes du Gabon) et 6°E montre un autre aspect de ce Sous-Courant Equatorial. L’ile de Sao Tome se situe a 6,5°E. On voit qu’à 6°E nous avons mesuré un courant se dirigeant vers l’est vers 120 m de profondeur (couleur orange). Il s’agit du Sous-Courant équatorial qui s’est approfondi par rapport à la première section à 2°50E. Par contre à l’ouest de l’île de Sao Tome le courant se dirige vers l’ouest. Le Sous Courant Equatorial n’existe plus entre l’île de Sao Tome et le continent africain. Cette figure montre la composante Est-Ouest du courant. En jaune-orange le courant se dirige vers l’est. En bleu, le courant se dirige vers l’ouest.

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